Partir de Varces (Varces-Allières-et-Risset) dans l’Isère, atteindre Vars dans les Hautes-Alpes et revenir à Varces. Une idée originale des Cyclos randonneurs varçois, une recette simple qui nous transporte dans les lacets d’un des plus beaux cols alpins, pour en atteindre sans heurt le sommet. Varces–Saint-Julien-en-Champsaur dans les Hautes-Alpes avec 123 km. La longue montée qui serpente le long des corniches du Drac nous met immédiatement dans le bain. La vue plongeante sur le lac de Monteynard-Avignonet aux portes du Trièves est sublime. Le brouillard se dissipe légèrement, découvrant pudiquement l’une des sept merveilles du Dauphiné le mont Aiguille. La traversée du sud-Isère offre son lot d’Histoire. De passage à Prunières, notre attention est attirée sur un chevalement de mine encore debout, témoignage de cette activité qui a marqué profondément l’identité de la Matheysine. La descente nous précipite jusqu’au pont de Ponsonnas – paradis des sauteurs à l’élastique – avant de traverser les petits villages du Trièves. Tout ici est calme et sérénité, comme cet arrêt pique-nique à Cordéac. Les gorges profondes du Dévoluy succèdent aux champs de blé et nous guident – par le défilé de la Souloise – au pied de la principale difficulté du jour : le col du Noyer (1 664 m). Au sommet, un panorama saisissant dévoile, d’un côté, la vallée du Drac et ses cultures, de l’autre, les crêtes arides du Dévoluy. Le souffle de l’Histoire nous caresse l’échine au refuge Napoléon, inauguré en 1858 en mémoire de l’accueil triomphal que l’Empereur reçut à son retour de l’île d’Elbe. Il n’y a plus qu’à se laisser glisser jusque Saint-Julien-en-Champsaur. Le lac de Serre-Ponçon, c’est la mer à la montagne. Mais on doit filer en direction de la vallée de l’Ubaye, saluant au passage les Demoiselles Coiffées. La matinée s’achève à Barcelonnette et la prochaine étape c'est le col de Vars, perché à 2 108 m d’altitude. Nous l’abordons par le versant sud, le plus raide. Les cinq derniers kilomètres revendiquent un 9 % de moyenne. Vars–Sainte-Marie–Varces 187 km ! La carte postale nous surprend au détour d’un virage. Arrêtés face à la place forte de Mont-Dauphin, le massif des Écrins en toile de fond, nous contemplons. Puis les kilomètres défilent : Château-Queyras, Guillestre par les balcons de la Durance, Embrun, Savines-le-Lac, Gap. Après le contrôle de La Roche-des-Arnauds, nous abordons le col du Festre sous le soleil, mais nous devons enfiler les vestes de pluie dans le col de Saint-Sébastien. Nous traversons Mens en tirant un trait sur l’arrêt-bouffettes. Nous ne pouvons voir les pancartes des cols de Cornillon et du Fau, cachées dans le brouillard. Nous rejoignons Varces à vive allure.