L’itinéraire officiel nous suggère de rejoindre Buire-au-Bois, mais nous préférons le raccourci qui, par la côte de la Justice mène directement au pied du mont, puis au col des Six Chemins culminant à 136 m. Le panneau du col a disparu l’année dernière, heureusement il nous reste une photo. À cette heure matinale, les villages de Quœux-Haut-Maînil et Fontaine-l’Étalon sont absolument déserts, nul besoin de se garer pour photographier leurs clochers. Arrêtés au milieu de la route, nous rassemblons nos forces avant d’affronter le mur, Chériennes : 300 m à 15 %, mieux vaut ne pas caler au milieu. Après cet effort violent, pourquoi ne pas passer un moment dans un des jardins préférés des Français, le jardin des lianes. Suivez les pancartes, visitez, ça vaut la peine. Au fond de val, dépaysement garanti.À la sortie de Régnauville, une pancarte minuscule nous surprend : virement de bord à gauche, vers le bois Pierron. Un chemin étroit, une ferme isolée. Quelques aboiements. Ambiance. Au fond de val, dépaysement garanti. Arrêtez-vous un instant en ce lieu respirant le calme et la tranquillité. Se laisser emporter dans la descente vers Raye-sur-Authie serait trop facile, non, il faut maintenant obliquer à droite et escalader la côte de Rachinette. À Tortefontaine, nous découvrons les vestiges de l’abbaye de Dommartin, du XVIIe siècle. En été, des concerts y sont donnés. Cette fois, ça y est, nous croyons gagner Douriez par la vallée, tranquillement, que nenni, une fois de plus, et ce n’est pas la dernière, l’itinéraire nous renvoie sur le coteau, vers Saint-Josse-au-Bois, avec l’objectif non dissimulé de donner à cette randonnée un petit air de cyclomontagnarde… Changeons de rive pour admirer le château d’Argoules et découvrir l’abbaye de Valloires, c’est un BPF de la Somme. Après avoir franchi l’Authie une nouvelle fois, au moulin de, nous nous retrouvons piégés dans une côte à 10 % menant à Romon et Boisjean, enfin nous replongeons dans la vallée que nous ne quitterons pratiquement plus jusqu’à la fin. C’est marée haute, les bateaux flottent à nouveau.L’arrivée à la Madelon est une belle récompense, le petit port de pêche est en travaux, quelques bateaux sont échoués sur le sable. Ici l’Authie se dilue dans la Manche en une vaste baie. L’auberge de la Madelon fleurie est un endroit délicieux, tant par le cadre, l’accueil et ce que l’on y sert. Nous y passons un moment inoubliable en compagnie de ma sœur et mon beau-frère qui nous ont rejoints. Après le repas, c’est marée haute, les bateaux flottent à nouveau, en un peu plus d’une heure, le paysage s’est transformé. Dans les vergers de Moismont, les pommiers et poiriers sont chargés de beaux fruits charnus. Le retour par la vallée est très roulant, et nous n’avons pas assez d’yeux pour admirer les nombreux clochers, tous différents : Dominois, Le Boisle, Vitz-sur-Authiel… Au sommet de la côte de Willencourt, l’église d’Auxi nous apparaît au loin, imposante, majestueuse. Il n’y a plus qu’à se laisser glisser et traverser le bois de Lannoy, plus envoûtant que jamais…