La bonne surprise, à peine sortis de Lyon, est de nous retrouver sur une D37 quasiment déserte où l’on ne croise que des cyclistes, et qui nous emmène tranquillement vers Rive-de-Gier. Passé ce bourg, la route s’élève doucement dans les vergers regorgeant de cerises, de poires et d’abricots. La pente est régulière jusqu’au col de la Gachet (748 m). Filant vers Saint-Étienne, nous parcourons trois kilomètres avant de bifurquer vers Saint-Héand, toute auréolée de sa gigantesque et prestigieuse enseigne « Angénieux ». Grâce à leur savoir-faire, des hommes et des femmes ont accompagné la mission Apollo XI dans son incroyable succès de juillet 1969 : les caméras de la Nasa étaient équipées des meilleurs zooms du monde, conçus et fabriqués ici. Pas de temps à perdre, nous devons maintenant rouler pour atteindre Marols. Arrêt obligatoire au pont du Diable, construit au XIIe, détruit et reconstruit deux siècles plus tard. La route en balcon, enveloppée d’une douce lumière matinale, traverse les charmants villages de Margerie-Chantagret, Boisset-Saint-Priest, Sury-le-Comtal avant d’enjamber la Loire à Rivas. À Saint-Galmier, nous ne manquons pas de nous désaltérer abondamment aux sources Badoit, et d’y emplir les bidons… Vingt kilomètres de descente seront les bienvenus, avec quelques échappées sur le Grand Lyon, juste devant nous, et les nombreux villages en contrebas. Nous jouissons d’une véritable vue aérienne sur un immense mosaique de champs dorés, de vergers bigarrés, de bosquets et pâtures aux mille nuances de vert. Chaponost apparaît bientôt au bout d’une petite route traversant L’étang nous offrant notre dernière pause culturelle devant les vestiges de son aqueduc romain.