« Au point où l'Île-de-France, le Valois et la Picardie se rencontrent, il est permis de rêver les plus belles bergeries du monde » écrivait Nerval au XIXe siècle. Vous y êtes.Situé aux confins géographiques de la Picardie et de l’Ile-de-France, mais administrativement picard, le bassin de l’Oise moyenne que nous vous invitons à parcourir présent des paysages variés, modelés différemment par l’Homme selon ses besoins au cours de l’Histoire. Les 5 boucles de 80 à 90 km chacune au départ de la petite ville de Le Meux sont des parcours soigneusement étudié qui emprunte les plus jolies routes de la région, routes calmes, quelquefois pentues et souvent pittoresques. Quatrième boucle : la Forêt de CuiseLa quatrième boucle est marquée par les forêts. Deux massifs domaniaux bordés par les 35 km de la rivière Automne qui, avec ses affluents, relie quelque trente-cinq communes et autant de « clochers » remarquables dont ceux – elle en a trois – de la réputée église romane de Morienval où se lisent les trois styles, du carolingien au gothique. La forêt abrite aussi une faune qu'un cyclotouriste silencieux et vigilant peut espérer repérer, de l'écureuil furtif au providentiel grand cervidé, notamment sur les tranquilles pistes cyclables de fin de parcours.Deux haltes majeures au cours de ce périple : à Pierrefonds d'abord, dominé par l'énorme forteresse féodale reconstituée au XIXe siècle par Viollet-le-Duc (site BPF), ensuite à Saint-Jean-aux-Bois, village d'essartage fortifié, près duquel le « Gros chêne », doyen de la forêt, assure ses 800 ans.Retour à La Croix St-Ouen et à sa piste cyclable forestière que l'on quitte au carrefour d'Orbay quand elle devient plus large. Par la route qui est en face, vous allez au coeur de la Forêt de Compiègne.Fleurie dès les premiers beaux jours: jonquilles, jacinthes bleues ou muguet. Et de belles plantationsde hêtres, de chênes, de conifères qui alternent, mêlés à bien d'autres essences moins nobles dans les 14000 hectares de l'antique forêt de Cuise conservés. La faune est très variée. Pour ne citer que ceux qui sont susceptibles de vous rencontrer, parmi les grands animaux: cervidés et sangliers dont le nombre est régulé par la chasse dans le cadre de la gestion par l'ONF, mais aussi renards et, plus inattendus, ratons-laveurs ouchiens-vipérins venus d'ailleurs ... Les autres sont plus discrets.Maison forestière du Hourvari puis carrefour de la Michelette. De rudes lacets vous mènent à «l'Etoile ... de la Reine». A droite après la maison forestière. On passe au milieu des ruines gallo-romaines de Champlieu.Un temple, un théâtre, des thermes. Non loin, d'autres ruines: celles d'une église, des catacombes qui ne se visitent plus, hélas. Vous êtes sur la Chaussée Brunehaut. Ainsi forent nommées au Haut Moyen-Age nombre des anciennes voies romaines empierrées qui allaient, telles nos actuelles autoroutes, tout droit d'un lieu à un autre, franchissant souvent directement, dans le sens de la pente, les reliefs naturels.Descente sur Orrouy et la vallée de l'Automne qu'on prend à gauche en bas du village. Rendez-vous à Morienval devant son église abbatiale du XIème siècle.C'est à l'intérieur que vous trouverez ce qui a fait la réputation de cette église: la croisée d'ogives qui voûte le déambulatoire préfigure chez ce joyau roman une architecture nouvelle, celle qui permettra bientôt d'élancer vers le ciel les plus hautes nefs gothiques.Longez l'église à gauche, montez sur le plateau par Fossemont - la pente est raide - et la Ferme deMay avant de plonger dans la descente de Grimancourt et Buy. .Vous allez jusqu'à Bonneuil, village de carriers où l'on extrait encore une très belle pierre de construction.Ici, les maisons de pays sont en pierres calcaires taillées, les pignons à redents animent les toitures.Jusqu'à Pierrefonds, vous en verrez de nombreux exemples.Au centre de Bonneuil, sur votre droite, une route s'ouvre en montée le long d'une carrière qui vous ramènera sur les bords de l'Automne. Entrez dans Le Berval pour admirer sa petite chapelle surmontée de deux cloches accrochées dans un clocher-mur. Puis reprenez votre remontée de la vallée jusqu'au pied de Vez.L'Automne, qui prend sa source près de Villers-cotterêts, aligne au long de ses 35 km de cours presque le même nombre d'églises, de chapelles ou d'abbayes. Les consen'er est un travail d'exigence permanent. Notre-Dame de Lieu-Restauré, dont ne subsiste qu'une magnifique rosace de pierre gothique flamboyante, évoque dans son nom même une précédente restauration .Et vous voici gravissant les lacets de la côte de Vez. Son donjon domine le pays depuis le XIVème siècle. Vez fut un temps capital du Valois et lui a donné son nom.Aujourd'hui, ce rôle est dévolu à Crépy (en Valois) que vous visiterez peut-être à quelques kilomètres d'ici: vestiges du château, remparts, architecture civile et ancienne, musée de l'Archerie. Les «Compagnies d'archers», comme sociétés sportives et même culturelles, sont encore très actives dans la plupart de nos villages où un « Jeu d'arc» fonctionne toujours.Après Vez, on aperçoit la ligne de crête de la Forêt de Retz où vous allez pénétrer à Emeville.Vous atteindrez, sur la «Route du Faîte», votre point culminant de la Randonnée: 235 mètres. Suivez cette route ... d’altitude. S'ils le souhaitent, elle conduira les amateurs de BPF à LONGPONT (BCNAisne) - jusqu'à l'intersection avec la 0.973 que vous prenez à gauche pour descendre sur Taillefontaine, beau village de caractère.La descente rapide se poursuit jusqu'à l'intersection avec la 0.94 qui mène à Roy St-Nicolas. On suit le cours du pimpant Ru de Vandy, affluent de l'Aisne, jusqu'à Chelles.St Jean-aux-Bois - ce petit village d'essartage typique, isolé au milieu de la Forêt, fut fortifié dès le XIIème siècle. Son enceinte est parfaitement visible, percée d'une porte pittoresque. Son abbaye était un lieu de pèlerinage.C'est aujourd'hui un agréable village résidentiel.Retrouvez la piste cyclable au fond de la Rue des Meuniers et continuez dans la même direction.Tout près, à quelques pas d'ici, vit le doyen de la Forêt. C'est un arbre, bien sûr le «Gros Chêne de St Jeam », qui germa au XIIIème siècle.Vous arrivez à Carrefour du Puits-du-Roi. Conçus à l'origine pour les besoins distractifs de nos souverains séjournant à Compiègne, huit grands chemins rectilignes partent de là, coupés à trois reprises par des octogones presque parfaits. Un excellent poste d'observation, donc un point stratégique de la chasse à courre, chasse qu'on pratique encore régulièrement, à cors et à cris, en grand équipage.Tout droit. Les voitures sont, en principe, interdites. Le pont sur l'Oise et retour au Meux.Vous aurez parcouru environ 80 kilomètres.Photos :Hotel de Ville de CompiègneCopyright: Oise Tourisme / Etienne TartronChateau de PierrefondsCopyright: Oise Tourisme / Irwin LeullierPalais impérial de CompiègneCopyright: Oise Tourisme / Irwin Leullier