Autariba - Auterive - avec ses deux quartiers distincts de Saint-Paul et de La Madeleine qui se sont développés de part et d’autre de la rivière vous accueillent en bordure d’Ariège pour cette balade en Lauragais. Vous réserverez du temps, votre périple achevé, pour aller visiter le Musée des vieux outils. Il est possible d’arriver à la gare d’Auterive en T.E.R. Pour l’instant, dirigez-vous vers Cintegabelle par la D 35. Ce chemin des écoliers vous fera prendre un peu de hauteur et peut-être éprouver l’adversité et la moiteur du vent d’Autan. Vous aurez le temps de flâner et de méditer au cœur de la nature avant de basculer vers Cintegabelle, jadis Senta Gabela, puis Sainte Gabelle jusqu’au 17ème siècle. La ville fut prospère à l’époque du pastel. De son calvaire haut perché vous profiterez d’un beau panorama et vous ne manquerez pas de vous attarder pour découvrir son église fortifiée, datée des 12ème et 15ème siècles. Direction Calmont à présent. Après avoir franchi le Grand Hers vous apercevrez sur votre droite l’imposante bâtisse de l’ancienne abbaye de Boulbonne désaffectée. Calmont vous accueillera plus tard, au terme d’une lente et longue progression sur une route rectiligne, qui n’en finit pas. Au pont, prenez le temps d’un regard sur les rives du Grand Hers, puis voyez de l’autre côté la belle façade de l’église restaurée depuis peu, toute parée de briques rouges. Attention, la balade ne peut vous épargner ce temps d’effort non négligeable que constitue l’ascension de la célèbre côte de Calmont, redoutable et fichée au répertoire des cyclos de la région. Elle est aussi belle par ses lacets voluptueux que sévère pour ses pourcentages prononcés. C’est peu après la place de l’église que l’ascension débute, un mauvais moment à passer que vous oublierez vite sous l’escorte ombragée des platanes qui vous conduiront jusqu’au pied d’un des « plus beaux villages de France », à maintes reprises primé : Montgeard. Là aussi un second effort substantiel vous attend en virant à droite sur la D 25 après le pont qui franchit l’autoroute. A Montgeard, posez donc pied à terre… pour reprendre tout d’abord votre souffle bien sûr, puis promenez-vous dans ce joli village où une fois de plus la brique rouge de la région est à la fête ; elle valut d’ailleurs à Montgeard le nom de « Petit Albi ». Ainsi vous découvrirez l’ancien presbytère voûté, les vestiges d’un château du 16ème, un autre château avec des pavillons à échauguettes du 18ème, une orangerie, l’église fortifiée du 16ème, véritable colosse dressé à l’arrière du village comme pour mieux le surveiller et le protéger, avec son clocher-donjon à tourelle hexagonale… et enfin, encore un vieux moulin fraîchement restauré qui campe à la sortie du village, à quelques pas de Nailloux. Nailloux domine les coteaux du Lauragais sud entre Hers et Ariège. Le bourg est aujourd’hui plutôt connu pour son moulin rouge à six ailes, qui côtoie l’autoroute l’Ariégeoise, ainsi que pour son récent village de marques situé tout à proximité. Nous sommes au pays des terreforts et du vent d’Autan ; les premiers font la richesse agricole du pay,s quant au second il balaye souvent les collines de cette petite Toscane. Lorsque, depuis les hauteurs voisines, la chaîne des Pyrénées se distingue avec une telle netteté qu’on aurait l’impression de pouvoir l’effleurer en tendant la main, c’est signe que « l’auta bol buffa » ( l’Autan va souffler ). Parvenu au carrefour central près de la halle, vous devrez emprunter la route d’Auterive à gauche, et deux cents mètres plus loin, la D 91 à droite en direction de Caussidières. On ne tardera pas à apercevoir le clocher de ce village qui pointe timidement sa flèche derrière les collines. Après avoir longé un moment la crête, puis rejoint le creux de la vallée on laissera Causidières sur la droite pour gagner la D 19 qui nous conduira à Saint-Léon où sévirent les guerres de religion. A la sortie de Saint-Léon un château d’eau nous fait signe et sitôt passé à sa hauteur la D 31 qui mène à Montgiscard nous accueille avec ses portions de route rectilignes. On la quittera sur la gauche au bout de trois kilomètres pour gagner par la D 24 F Montbrun-Lauragais. Voilà un beau petit village bien séduisant, dont le cœur bat au pied du vieux moulin de notre enfance. Vers la fin du siècle dernier, il dressait encore désespérément au-dessus des ronces et des buissons qui l’étouffaient ses pans de murs déchiquetés, comme pour implorer le ciel. On se pencha sur son sort et on lui redonna vie au terme d’une restauration bien pensée. Aujourd’hui il est l’âme du village et son point central d’animation avec les marchés d’été très fréquentés qui se tiennent autour chaque jeudi soir… Voilà déjà un peu plus loin un autre château d’eau qui dresse sa silhouette. A ses pieds, lancez-vous dans la descente vers Venerque. Elle n’est pas de tout repos, car entrecoupée de raidillons brefs mais pentus, et elle vous mènera au centre du village devant l’ancienne église abbatiale du 12ème siècle. Récemment restaurée, celle-ci vous fera admirer son admirable architecture, ses murs contrastés de pierre et de brique rouge et ses gargouilles bien mises en valeur au bas de ses créneaux. Vous n’aurez plus qu’à longer ensuite l’Ariège, la remontant sur sa rive droite. Elle vous guidera vers Auterive, point de départ et terme de cette balade sur les terreforts.