Description

Au départ de Villefranche vous devrez faire quelques tours et détours pour rejoindre le canal : tout d’abord quitter la voie à sens unique (direction Castelnaudary) au niveau du boulodrome couvert en empruntant le passage à niveau du centre, puis faire aussitôt un droite-gauche pour vous diriger vers l’autoroute. Vous longerez d’abord celle-ci sur votre droite, avant de passer dessous un peu plus loin, et de repartir dans l’autre sens pour atteindre le canal du Midi au bout d’un kilomètre à peine. Attention ! En arrivant à proximité du canal, ne prenez pas de suite la piste sur sa berge, mais allez sur la droite pour rejoindre à trois cents mètres le pont-canal des Voûtes, première curiosité sur l’itinéraire. Cet ouvrage de Vauban fut dans l’après-guerre un lieu animé les dimanches et jours de fête. Il y avait là une guinguette et c’était alors le point de rencontre des jeunes qui venaient se détendre, y danser et se baigner… Voilà bientôt Renneville et son écluse, port d’attache d’une ancienne péniche transformée en bateau de plaisance qui promène tout l’été les touristes jusqu’à Naurouze… Vous côtoyez le chemin faisant l’autoroute, passez la double écluse d’En Cassan, puis arrivez en vue du clocher de Notre-Dame d’Avignonet, entouré d’une série d’éoliennes comparables à des ventilateurs géants posés sur la colline. Avignonet mérite un détour pour sa belle église de pèlerinage restaurée, mais aussi pour son chevalier croisé qui scrute l’horizon vers le lieu d’où surgirent, dans la nuit de l’Ascension du 28 au 29 mai 1242, cinquante cavaliers cathares venus de Montségur perpétrer le massacre des inquisiteurs… Deux kilomètres après l’écluse d’En Borel, un petit pont à droite vous invite à rejoindre, à cinq cents mètres à peine, Port Lauragais, une aire animée en bordure de l’autoroute, vitrine de la région dotée d’une exposition permanente sur le canal du Midi … En continuant en bordure du canal vous laisserez Port Lauragais sur la rive opposée avant de passer sous l’autoroute et d’emprunter bientôt une piste de terre parfaitement carrossable. Aussitôt – et avant d’atteindre l’écluse de l’Océan, première écluse sur le versant Atlantique – vous serez séduits par cette belle image de carte postale : les emblématiques platanes de part et d’autre du canal unissent leurs branchages pour former l’été sur plusieurs centaines de mètres comme un tunnel de verdure, havre de paix et de fraîcheur aux heures les plus chaudes de la journée…. En passant par l’écluse de l’Océan remarquez sur le mur de la maison de l’éclusier la plaque commémorative dédiée à Jefferson, important homme politique américain, fervent admirateur de la France et de son canal du Midi. Et deux cent mètres plus loin vous atteindrez alors le parc de Naurouze – apothéose sur ce parcours – ainsi que sa somptueuse allée de platanes bientôt quatre fois centenaires. Elle partage en deux ce parc qui était autrefois un bassin et permettait aux bateaux de faire demi-tour vers Toulouse ou de poursuivre leur navigation vers la Méditerranée. Cet endroit est le point culminant sur le canal et le lieu de jonction avec la Rigole de la Plaine, qui nourrit ici le canal des eaux vives qu’elle roule depuis la Montagne Noire. Riquet avait projeté ici la construction d’une ville, véritable complexe vivant sur la canal du Midi. L’ensablement du bassin condamna hélas le bassin en même temps que le projet, et une dérivation fut établie orientant directement les bateaux vers la Méditerranée. Ne quittez pas Naurouze sans vous être « pausé » quelques instants ! Dirigez-vous tout d’abord vers la droite pour rejoindre le lieu où la Rigole déverse ses eaux de régulation dans le canal. Vous remarquerez la trace de l’ancienne écluse qui commandait, jadis, l’accès au bassin. Continuez par le côté droit du parc. Au passage remarquez l’épanchoir, ouvrage fréquent sur le canal, et au bout du parc la bâtisse ocre d’un des nombreux moulins établis par Riquet, qui est aujourd’hui un lieu d’étape pour les gens de passage. A quelques pas de là l’obélisque de Naurouze, auquel est rattachée une prophétie de Nostradamus évoquant un signe de la fin des temps, pointe son index vers le ciel… Vous vous dirigerez ensuite par la route longeant bientôt le canal vers le petit village du Ségala, puis, après avoir franchi derrière la tuilerie la voie ferrée et l’autoroute, vous rejoindrez Baraigne au prix de quelques efforts. Là une église du XIIème siècle et quelques anciennes stèles discoïdales (dites croix cathares) entreposées à l’entrée du cimetière justifient un bref arrêt, avant d’atteindre un peu plus haut les rives du lac de barrage sur la Ganguise. A partir de la croix de pierre en bordure du lac la fin du parcours qui vous reconduira à Gardouch sera un délice pour les yeux, …si le temps le permet. A droite, on domine jusqu’au pied des contreforts du Massif Central la vallée qui relie le pays Toulousain à la Narbonnaise. A gauche, on peut appréhender par temps clair dans le menu détail la chaîne des Pyrénées au point de tendre la main dans un réflexe, comme pour les toucher… Régalez-vous et laissez-vous porter en rêves jusqu’à l’écluse de Renneville puis jusqu’à l’aire d’autoroute où vous reconnaîtrez le chemin du Petit Poucet qui vous reconduira à Villefranche, terme de cette balade le long du canal.