L'Aveyron est une rivière calme. Après s'être frayée un chemin dans le calcaire du Causse elle s'écoule en méandres souples jusqu'au Tarn qu'elle rejoint à quelques kilomètres en aval de Montauban. Par endroits son lit est barré d'une chaussée qui amène l'eau aux moulins. Seul celui de Montricoux a encore du grain à moudre. Tel autre a évolué en centrale hydroélectrique, tel autre a été restauré en résidence privée, tel autre est laissé à l'abandon. Après une vingtaine de kilomètres dans la plaine la rencontre avec la rivière a lieu à Montricoux que l'on traverse par la rue centrale bordée de maisons à parements de bois. La route offre ensuite un beau panorama sur le début des gorges avant de descendre au niveau du cours d'eau jusqu'à l'imposante falaise de Bruniquel qui propose à sa base des abris sous roche du magdalénien. Dans le village des ruelles pentues conduisent au château qui s'anime chaque été d'une opérette d'Offenbach. Au pied du bourg la source déverse son eau claire dans le lavoir souterrain. Il faut prendre un peu de hauteur jusqu'à Saint-Paul-de-Mamiac pour mieux admirer à la descente le site de Penne dont les maisons s'accrochent au piton rocheux dominé par le château quelque peu abimé par le temps. La route fait de son mieux pour suivre la rivière mais parfois il faut solliciter le jarret pour franchir un promontoire. Après Cazals une sévère montée vous hisse sur le Causse à la rencontre des dolmens emboités du Pech. Quelques toboggans et une descente en pente douce vous ramènent vers l'Aveyron. Près de Réalville, au lieu dit «Bellerive», une haie de buis vous accompagne du moulin restauré jusqu'à l'immense chêne de trente mètres de haut et trois siècles d'épaisseur. La rivière vous guide le long des vergers vers Lamothe-Capdeville où on franchit le dernier pont avant de retrouver Montauban. Bonne balade ami cyclo. Ne pas négliger le boire et le manger. Notre département ne se limite pas à un plat pays entre Tarn et Garonne !