Mulhouse, a souvent été dénommée « la ville aux cent cheminées ». L’expression n’est pas usurpée, tant les cheminées sont présentes dans l’espace urbain : on en compte 108 en 1953 et encore 92 en 1974. Dans les tableaux ou les lithographies, elles sont, dès le premier quart du 19ème, abondamment représentées ou suggérées par leur épaisse fumée grisâtre qui s’échappe entre les maisons. Symbole de l’industrie, elles constituent à l’évidence un élément de fierté, une preuve de réussite. La première apparait à Mulhouse en 1812 chez Dollfus Mieg et Compagnie (DMC), qui pour la première fois, utilise l’énergie fournie par une machine à vapeur pour actionner ses métiers à filer. Ces cheminées se présentent alors comme des pyramides effilées de section carrée. De plus en plus hautes, offrant une prise au vent trop importante, elles sont progressivement remplacées à partir de la deuxième moitié du 19ème par des cheminées rondes (à troncs coniques) présentant une meilleure cohésion. Disparues au fil de la désindustrialisation de la ville à partir des années 1960, il n’en reste désormais qu’une dizaine, dont certaines n’ont pas un usage industriel.